Par Claude Soula
Du point de vue de la compagnie de taxis parisiens G7, les choses s’améliorent depuis le 11 mai. Après une chute à 10 % pendant le confinement, l’activité de la plateforme de réservation redémarre, notamment grâce aux entreprises qui payent le taxi à leurs salariés pour leur éviter de prendre les transports en commun en ces temps de circulation du virus. « Mercredi 13, nous avons réalisé 42 % du volume des courses de l’an dernier à la même période », annonce Nicolas Rousselet, le PDG du groupe G7.
Pour autant, les courses « en maraude » (prises en charge dans les rues) restent à un niveau inférieur. Et les taxis sont désormais plus nombreux que les semaines précédentes à devoir se partager les clients : sur les 9 000 chauffeurs indépendants affiliés au service G7, près de 6 000 ont repris le volant, alors qu’ils étaient 3 000 à travailler pendant la crise – sachant qu’il y a environ 18 000 taxis en activité à Paris et deux fois plus de VTC. Les revenus de la plupart d’entre eux restent donc insuffisants pour couvrir leurs frais
Mais c’est au moins une amélioration, que G7 veut consolider. Il s’agit maintenant de rassurer les clients, en leur promettant que les véhicules officiels de la société respecteront au maximum les règles sanitaires. Nicolas Rousselet a donc élaboré, avec les experts du Bureau Veritas, un ensemble de procédures auquelles devront se soumettre les affiliés à son service radio : ils recevront tous des consigne et seront ensuite contrôlés par ses soins.
Ainsi, au sein des taxis G7, le masque sera obligatoire, pour le chauffeur et la clientèle. Le véhicule sera nettoyé en profondeur chaque jour et les points de contact dans la voiture désinfectés après chaque course. Il sera interdit de laisser traîner le moindre sac à main ou porte-document dans l’habitacle : le passager devra le garder sur ses genoux et mettre lui-même tout autre bagage dans le coffre (et ce ne sera pas payant). Par le biais de son application G7 Taxi, le client pourra commander sans supplément une voiture disposant d’une paroi de protection, conçue par la société. Pour le moment, près de 2 500 véhicules en ont été équipés et l’entreprise en vend 150 de plus par jour. Une seule ambiguïté, mais de taille : le nouveau décret pris par le gouvernement le 11 mai stipule désormais que la règle est de voyager seul dans un taxi, et jamais à l’avant. Plusieurs passagers sont toutefois admis, s’ils appartiennent au même foyer et que le conducteur est séparé d’eux par une paroi transparente fixe ou amovible. Reste à savoir comment prouver qu’on est du même foyer, ce qui sera effectivement compliqué, voire impossible, mais Nicolas Rousselet compte sur l’intelligence de chacun.
source: L'OBS